02/11/2014
Défunts : prions pour eux, ils prient pour nous
Ce que dit la foi catholique :
http://www.croire.com/Definitions/Etapes-de-la-vie/Deuil/Comment-prier-pour-les-morts
<< Le 2 novembre, appelé "jour des morts", l'Église prie particulièrement pour tous ceux et celles qui nous ont précédés ici-bas. Ce jour-là (ou la veille, fête de la Toussaint), il est aussi d'usage d'aller fleurir la tombe de ceux qui nous ont quittés et de prier pour eux. Prier pour ceux que nous avons aimés fait partie de notre foi. Mais n'oublions pas qu'on peut aussi leur demander de prier pour nous, de s'associer aux difficultés de notre vie et, le jour venu, de nous aider à faire, à notre tour, le grand passage. Vivre dans la mémoire de nos disparus ne doit pas être considéré comme mortifère et déprimant. C'est au contraire un vrai témoignage de foi dans la résurrection et la vie éternelle. [1]
Les morts peuvent-ils aussi prier pour nous ? Et comment ! Depuis les premiers temps de l'Église, les chrétiens prient pour les morts ; ils prient aussi les saints et leur demandent de l'aide. Cet amour mutuel, cet échange spirituel à travers le temps et l'espace, rapproche et unit : c'est ce que l'on appelle la communion des saints. Les morts sont près de nous parce qu'ils sont près du Christ. Ils nous accompagnent, nous soutiennent dans les difficultés.
Comment prier pour un défunt incinéré ? Si l'Église ne recommande pas l'incinération, elle l'accepte cependant [2]. À l'inverse de l'inhumation, le lieu de mémoire du défunt n'est pas aussi simple à identifier. Pour palier cette relative absence de lieu, c). ertains ont l'usage de prier devant un portrait de la personne disparue. Et ainsi, avec elle, de se mettre ensemble en présence de Dieu.
Faut-il faire dire des messes pour un défunt non-croyant ? Bien sûr, nous souhaiterions que tous nos défunts, y compris les non-croyants, entrent immédiatement au Ciel. Dans sa miséricorde, Dieu permet à tous les hommes de faire, après la mort, l'expérience de sa tendresse. La foi et l'amour de ceux qui prient pour eux les y aident. A la messe, le Christ nous délivre de toutes nos fautes et nous permet de passer de ce monde à son Père. Prier pour un défunt au cours d'une messe dite à son intention prend alors tout son sens. >> [3]
Nos précisions :
[1] C'est bien une « communion avec les défunts » : Catéchisme de l'Eglise catholique (CEC) §§ 958 et 1032 : « Dès les premiers temps l'Eglise a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique, afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu » ; ces prières peuvent « non seulement les aider mais rendre efficace leur intercession en notre faveur »... St Jean Chrysostome, homélie sur 1Corinthiens : « N'hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux. »
[2] Dans les pays riches, des incinérations sont parfois opérées de façon nihiliste envers le défunt et consternante pour les deuillants. Ce n'est pas le cas général, même si la déspiritualisation de nos sociétés se manifeste le plus souvent par un embarras dû au manque de sens (nous l'avons tous constaté). Quant à l'Eglise catholique, elle « permet l'incinération si celle-ci ne manifeste pas une mise en cause de la foi dans la résurrection des corps » (CEC §2301). En effet la résurrection au dernier jour ne dépendra pas du lieu ni de la forme de nos restes : « Enterrez mon corps n'importe où ! Ne vous troublez pour lui d'aucun souci ! Tout ce que je vous demande, c'est de vous souvenir de moi à l'autel du Seigneur où que vous soyez », dit sainte Monique agonisante à saint Augustin et son frère Navigius (Confessions 9, 11-27). Les restes humains ne doivent donc pas être « fétichisés » comme le fait une déviance passéiste (p. ex. Philippe Muray dans Le XIXe siècle à travers les âges, à propos du charnier des Innocents à Paris). Pour cette même raison, l'Eglise (CEC §2300) déclare légitime et méritoire le don d'organes après la mort. Elle y met une condition : le don doit être gratuit, ce qui s'oppose à la marchandisation libérale du corps humain.
[3] « Nous prions [dans l'anaphore] pour tous ceux qui se sont endormis avant nous, en croyant qu'il y aura très grand profit pour les âmes... En présentant à Dieu nos supplications pour ceux qui se sont endormis, fussent-ils pécheurs, nous présentons le Christ immolé pour nos péchés, rendant propice, pour eux et pour nous, le Dieu ami des hommes. » (St Cyrille de Jérusalem, IVe siècle, Catéchèse aux néophytes 5:9-10).
13:12 Publié dans Planète chrétienne, Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : christianisme
Commentaires
> Bonjour,
Si je suis d'accord avec tout ce que vous dites, je suis toujours gêné par ce genre de discours où il ressort un sentiment de... "on ira tous au paradis".
Ce discours qui ne veut pas inquiéter devant la peur de la mort et de l'après me semble pécher par absence totale de la possibilité que le défunt choisisse l'enfer et alors, il n'y a plus d'espoir pour eux. Et ce discours pèche en même temps par absence de développement sur le purgatoire. Les retours qu'on en a dans les vies de saints ne sont pas à prendre à la légère et demande que par justice, on prie pour eux d'abord pour qu'ils soient libérés du purgatoire et accède au paradis, avant que ceux-ci ne prie en retour pour nous une fois qu'ils sont dans la joie du ciel.
Après, je reste d'accord avec le fait qu'il faut garder une ferme espérance, même si on ne sait pas où se trouvent nos défunts tant qu'on n'est pas là-haut nous-mêmes, et que Dieu est infiniment miséricordieux.
Mais il ne faut pas oublier qu'il est en même temps infiniment juste et que l'homme pécheur est assez fou pour être capable de préférer l'enfer à la joie du ciel...
Choshow
[ PP à Choshow :
- Bien sûr, mais la petite note ci-dessus ne prétend pas être un exposé sur les fins dernières. C'est tout juste une évocation de la question de la prière pour les morts.
- D'autre part : je n'écris pas principalement pour les catholiques et les chrétiens, mais pour le public général des médias. Celui-ci ignore à peu près tout de la foi chrétienne, donc de la promesse de bonheur infini auprès de Dieu.
- Sans l'idée de cette promesse, rien ne se comprend de la foi chrétienne.
- Toutes ces questions, dont celle de la prière pour les morts, se comprennent par rapport aux fins dernières telles que l'Eglise les enseigne.
- On ne trouve ni "on ira tous au Paradis", ni "peur d'inquiéter", dans les références que je donne ci-dessus et qui viennent du Catéchisme de l'Eglise catholique. Je me permets de vous suggérer de le rouvrir : 'Enfer' et 'Jugement dernier' forment deux sections complètes, du § 1033 au § 1041. (Sur ces questions, le croyant chrétien catholique s'en tient à ce qu'enseigne l'Eglise. Il se garde d'en rajouter).
- Le Christ nous demande d'évangéliser chacun. Je doute que l'on puisse attirer au Christ l'un de nos contemporains par un exposé sur l'enfer. La possibilité de l'enfer est évoquée par le Christ en personne dans les évangiles : mais il parlait à des auditoires exclusivement composés de croyants. Or la possibilité de l'enfer ne se comprend que comme privation définitive d'un bonheur divin... auquel la plupart de nos contemporains ne croient pas, puisqu'ils n'en ont pas la moindre notion.
- Commencer par leur faire découvrir la promesse divine est notre mission de baptisés. Comprendre ce qui s'ensuit (y compris l'éventualité de l'auto-privation de ce bonheur éternel) est donné par surcroît, mais ne saurait venir comme préalable !
- L'évangélisation doit être notre perspective (sous peine de trahison de notre vocation de baptisé) : c'est la seule mission explicite que le Christ nous confie... ]
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Écrit par : Choshow / | 02/11/2014
PATTON
> Une belle pensée (inattendue !) du general américain George Patton, que l'on surnommait "blood and guts" :
"We should not mourn those who have died ; rather, we should praise God that they did exist" -- Nous ne devons pas pleurer ceux qui sont morts ; nous devrions plutot louer Dieu pour le fait qu'ils ont existé. --
Bien entendu, cela ne met pas en cause le chagrin que nous éprouvons à l'occasion de la mort d'un ♪tre cher... Patton songeait vraisemblablement à ses soldats de la IIIe armée. Il n'empêche que cette pensée est très profonde et qu'elle vaut d'être méditée.
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Écrit par : Jean-Claude Alleaume / | 03/11/2014
MURAY
> Je comprends ce que vous voulez dire pour l'ouverture du XXIè siècle de Muray, mais je ne sais pas si l'on peut parler de fétichisation à proprement parler. Muray se sert, de manière célinienne, du déplacement des cadavres et ossements du cimetière des Innocents vers l'extérieur de Paris, pour en faire une scène fantastique ; et pour montrer en passant ce que l'on sait tous aussi par ailleurs, que la modernité est aussi une violente séparation entre les morts et les vivants.
JG
[ PP à JG :
- Bien sûr, mais ce qu'il en ressort est une "allégorisation" des faits qui ne tient aucun compte des réalités historiques. Les Innocents étaient devenus une menace matérielle et sanitaire insupportable pour les riverains : fosses communes défonçant les parois des caves et celliers (avec invasion de cadavres), etc.
- La lecture allégorique des faits est un genre littéraire, incompatible avec l'examen de l'histoire réelle.
- La réduction du premier socialisme français à une composante occultiste est, elle aussi, une dérive hors des réalités (qui résident dans la situation sociale fabriquée par le modèle économique, ce n'est pas à vous que je l'apprendrai). Ne pas oublier que Muray était "un vieux libéral", dixit Elisabeth Lévy !
- Cette myopie sur le facteur économique affaiblit toute la critique murayenne du "festivus" : celui-ci ne s'explique pas sans le marketing des comportements et l'enfumage ludique utilisé par les dérégulateurs.
- En ce sens, l'allégorisation (esquive) des faits historiques est une autre sorte d'enfumage : celle dont les "libéraux conservateurs" ont besoin pour masquer leur contradiction interne.
- Les libéraux, vieux ou jeunes, font partie du problème et non de la solution. ]
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Écrit par : JG / | 03/11/2014
à Choshow et PP
> "privation définitive d'un bonheur divin... auquel la plupart de nos contemporains ne croient pas, puisqu'ils n'en ont pas la moindre notion".
Pire. Si on en parle ça leur semble un conte de fées du moyen-âge.
Rien de plus difficile qu'un débat sur les fins dernières aujourd'hui. Ou alors on vous répond réincarnation en chat persan.
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Écrit par : jean-eudes / | 03/11/2014
> ou biotechnologies ! Mélenchon vainqueur de la mort par KO en laboratoire.
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Écrit par : A. Landry / | 03/11/2014
BOUDDHISTES
> Après le décès de mon grand-père, je me rappelle que ma famille avait été profondément touchée de recevoir, des sommes significatives envoyées des quatre coins du monde, par plusieurs de ses anciens étudiants à Phnom-Penh, tous bouddhistes, "pour faire célébrer des messes pour le repos de son âme"...
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Écrit par : jwarren / | 05/11/2014
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